THIERRY GAHINET - LA VIE EN CHANSONS

mardi 31 octobre 2006

PARENTHESE

Il des textes que l'on commence sans trop savoir où l'inspiration va nous mener. C'est le cas de ce texte que j'ai nommé "Parenthèse" pour ces amours en marge du couple "officiel". J'ai donc voulu aborder ce sujet sous l'angle de l'attirance entre deux êtres, voir bien sûr de l'amour. Les références à des gens de plume et à leurs personnages me sont venues naturellement.

Pour une jolie voyelle
Tu te ferais consonne
Pour un peu que résonne
Ses pas dans l’escalier
C’est pour passer la quarantaine
Dans l’alphabet des mots cachés
Que tu corriges ta dégaine
Lorsqu’il vient qu’elle vient à passer
Cà se faufile en double file
Ces beaux amours cadenassés
Cà ressemble à Madame Duras
Dans l’Indochine passionnée

CD "Brise larmes"
(Dessin: Brenda Gahinet)

dimanche 15 octobre 2006

LE VIOLONNEUX

Chanson portrait de cet homme que nous avons tous croisé, un musicien des rues, à votre bon coeur messieurs dames.
J'ai découpé cinq couplets par touches successives, comme un peintre, avec des mots très courts et une rigueur arithmétique dans la construction.
Cela donne une chanson construite sur des images et des émotions, sur l'évocation des ambiances de la rue, sur le décalage entre le musicien et ce qui l'entoure. La guitare a une place prépondérante avec notamment le petit break musical entre chaque strophe.

Carillon
Au parvis
Des églises
méfiantes
La monnaie
Trébuchante
Dans le panier
D'osier
Il compte
Les boutons
De culotte
Le temps
De dire
Merci merci
Monsieur


Le tango
Du métro
Où des couples
s'enlacent
Bulldozer
Contrebasse
Sur des câbles
d'acier
Il joue
Dans le bruit
Des machines
Les notes
Qui sortent
De l'instrument
fiévreux
CD "Farandole"
(Dessin : Alain Cadet)

KORRIGANED

Chanson composée en 1982, enregistrée en 2006, écrite à deux mains avec Mona, pour la petite Solenn. Comptine pour les petits, jouant sur le un, deux et trois : un papillon, deux rouge-gorges,trois roses. Un refrain nous ramène aux korrigans de la lande, aux lapins jaunes de la forêt.
Kanaouenn bet savet e 1982, gant Mona, evit hor flac'hig Solenn. Un istor evit ar vugale vihan : ur valafenn, daou borc'huzig, teir rozenn. En diskan e kaver en-dro korriganed al lann, konikled ar c'hoadeier...

Ur marc'hig koat
En daoulamm war ar mor
Daou eostig
'vit kanan ho anv
Teier wagenn c'hlas
'vit ho kas va merc'hig
En enezenn
'lec'h ma vez pep tra brav

D. I. S. K. A. N.
Korriganed al lann
A zans war an tan
Al lapousig melenn
A gan a-bouez penn
Me 'lavaro deoc'h va flac'hig koantig
Anv ar strered 'welan war ho tremm

CD « Farandole »
(Photo : Les yeux de Brenda et Solenn)

LA RONDE DES CHAPEAUX

Sur une idée très simple, j'ai tressé ces couplets des chapeaux avec des personnages truculents. Chanson pour les enfants mais chanson d'humour tout simplement, elle se ballade gaiement dans un monde de caricatures. Je l'ai voulu courte car ce style d'exercice avec une chute personnelle "même si ça ne vous plaît pas. na" ne doit pas s'éterniser. J'aurais pu enrichir la chanson d'autres noms de chapeaux mais le carton de chapeaux me semblait bien rempli. Revenons sur la chute vertigineuse et imparable "je fais des chansons comme ci, je fais des chansons comme cà" : ce sont les noms de mes recueils de chansons. Solenn , ma fille, fait le duo avec moi avec beaucoup de conviction sous les arrangements joueurs de Jean Michel Deudon. C'est une bonne chanteuse ! Ne trouvez vous pas ?

La casquette de papa
Se prend pour un capitaine
Mais mon papa ça le gêne
Lui qui n'est jamais parti
Le chapeau de ma maman
Préfère de loin les hauts d'forme
Mais maman aime papa
Ces choses là ne se font pas

Le gibus de mon cousin
Veut passer inaperçu
Mais mon cousin ça le hante
Lui qui aime bien être vu
Le melon de mon tonton
Se prend pour une grosse légume
Mon tonton n'a plus un rond
Il n'a jamais fait fortune

CD "Un Instant velours"
En duo avec Solenn Gahinet

(Photo : Solenn Gahinet)

jeudi 12 octobre 2006

MAL DE MER MAL DE TOI

C'est la chanson qui ouvre le CD "Un instant velours". On ne peut guère se défaire de ses racines ou je dirais plutôt de ses algues. J'ai vécu ma jeunesse, dans la rade de Lorient, avec l'omniprésence rassurante de la citadelle de Port Louis et l'odeur flottante des vaisseaux de la compagnie des Indes. C'est ainsi que j'ai imaginé cette histoire du marin quittant sa rade pour les comptoirs de l'ile de France ou de Pondichéry, laissant sa belle pour de longues années. Plus que l'Anglais, le scorbut et autres fièvres guettent notre Port-louisien. Quand retrouvera t'il le tintamarre des calfats ?
Je me suis un peu documenté pour laisser au texte la patine de l'histoire. Le "marquis de Castries" est bien un gros vaisseau de la compagnie des Indes Orientales.
Le premier titre faisait écho au sentiment de bon nombre d'embarqués "Désespérance". Le second et définitif joue plus sur la chanson d'amour et de retour au pays "Mal de mer mal de toi". A noter aussi le bel accordéon discret de Jean Michel sur cette complainte. J'aimerais tellement qu'un groupe choral de chant de marins la reprenne ! Le refrain prendrait alors une ampleur avec toutes ces voix dans les voiles.
C'est au Port-Louis
Que j'fais naufrage
Les soirs de brume
Les soirs d'orage
Je mets mon cœur
En carénage
Là-bas au vent
De ma folie
Car ma folie
C'est toi
Car ma folie
C'est toi

R.E.F.R.A.I.N
J'ai l'mal de mer
J'ai l'mal de toi
J'ai le cœur
En désespérance
CD "Un Instant velours
(Dessin : Falaise de Maryvonne Le Thuaut)

IL TOURNE SA MUSIQUE

J'adore la musique mécanique, les tourneuses et tourneurs, la rue qui s'anime. J'adore aussi le répertoire des cartons, collection qui s'enrichit de nouveaux titres. J'adore voir les gens chanter ensemble, emportés par la vivacité du tourneur.
Je leur devais bien une chanson.
Je garde un souvenir fabuleux du festival de l'Ile Tudy ou une trentaine de ces artistes peuplaient chaque coin de rues.
Loic Toularastel est l'un de ceux là. Je lui dédie cette chanson mise en musique par Jackie Roumagnac.
Il tourne tourne sa musique
Sur des orgues de Barbarie
Et pour lui donner la réplique
C’est le public qui est ravi
Il tire encore de son chapeau
Des refrains pleins de petits trous
Avec des filles et des marlous
Et la belle odeur du lilas

Il fait chanter au coin des rues
Au fond des places et sous les toits
Des airs que nous avons connus
Que l’on connait qu’on n’oublie pas
Et voila qu’ca s’met à chanter
Du gris que l’on prend dans ses doigts »
De Barbara à Mouloudji
Avec des rêves de diva
CD « Brise larmes »
(Photo : Loic Toularastel cette fois à l'accordéon)

DANIELLE MESSIA

DE LA MAIN GAUCHE
S'il est une chanteuse que j'ai vraiment apprécié, c'est bien Danielle Messia. J'ai communié à ces spectacles avant de la recontrer par l'invitation de Gérard Classe, son producteur et ami. Je me souviens de ce huis clos dans les studios de Radio France Breizh izel, tout un dimanche après midi.
Alain Gloaguen m'accompagnait au piano; Gérard officiait au micro et Danielle avait laissé ses musiciens au vestiaire pour cette émission spéciale.
En fin de journée, Danielle a pris ma guitare et a chanté le générique du film "The rose", titre qu'elle reprenait souvent en rappel en spectacle.
Et puis son paradis des musiciens est venu la chercher avant l'heure. J'aime toutes ces chansons car elle dégagent une force inimaginable.
J'ai mis des années avant de reprendre "la main gauche", l'incontournable. J'espère, Danielle, que je ne trahis pas ta merveilleuse chanson d'amour.
(Photo : tirée de la dernière affiche de Danielle)

CHANSONS BUISSONNIERES

"Vous êtes gonflé monsieur Gérard Classe de faire une émission sur la poésie !
Vous êtes gonflés, monsieur Gérard Classe de faire une émission sur les poètes !
Ces empêcheurs de tourner en rond, ces ristres au regard morbide ! Ces faiseurs de mots, comme on dirait "ces avorteurs d'ange" !
La poésie, monsieur Gérard Classe, cela s'apprend en classe; cà se dégoute en classe !
ne pincée d'Apollinaire, un dormeur du haut val Rimbaldien et vite, fermons la porte ! La poésie pourrait donner des idées, monsiuer Gérard Classe !
Il ne faut pas que les gens aient des idées, monsieur Gérard Classe !
On vous l'a dit, monsieur Gérard Classe, les gens ont assez de problèmes comme ça ! Si vous les informez en plus de poésie, nous allons perdre des auditeurs !
Une émission, monsieur Gérard Classe, ça se juge uniquement à l'indice d'écoute !
Si vous persistez, vous serez mis à l'index, vous serez classé X !
Allons, du rythme monsieur Gérard Classe, ou vous serez bientôt le dernier de la classe !
Jean Rio
(Photo : couverture du livre "Chansons buissonières")

mercredi 11 octobre 2006

LA REVOLTE DES BIGORNEAUX BRETONS


Chanson qui a connu bien des difficultés à naitre. L'idée est séduisante : des bigorneaux excédés par l'injustice de leurs conditions de vie, bloque l'économie régionale. Un refrain en guise de leitmotiv de leurs revendications vient inviter le public à reprendre le combat avec eux.
C'est un présentateur du journal télévisé qui distille dans trois flashs d'info les derniers rebondissements.
Jean Michel Deudon devait l'interpréter sur une musique bien à lui. Il n'a pas eu le temps d'aller j'usqu'au bout .
J'ai repris le flambeau et c'est en fin de compte Thierry Louboutin qui a habillé mon texte de cette musique.
Mesdames mesd'moiselles messieurs
Un titre ce soir au journal
Des bigorneaux vous m'entendez
Des bigorneaux ont saboté
Le train carottes la voie ferrée
Entre Quimper et Pont L'Abbé
Au même instant occupation
Des restaurants et des marchés
Un chant est monté des coquilles
Un chant repris dans les familles

R.E.F.R.A.I.N

Nous n'voulons plus crever
Dans un plateau d'fruits d'mer
Entre deux huitres plates
Et une palourde grillée
Nous n'voulons pas finir
Dans un bouquet d'crevettes
Laissez- nous
c'est beaucoup plus chouette
Bien au chaud contre nos rochers


(Photo : Votre serviteur jouant les CRS pour parodier la dure répresion dont les bigorneaux ont été victimes)

CHEZ FERNAND




En août 1974, après un mois de centre aéré à Locmiquélic, nous partons à quatre, nous changer les idées en Auvergne. C'est dans ce Cantal, près de Condat en Feniers, dans le petit village de Chanterelle (un nom prédestiné pour un chanteur), que nous rencontrons Marcelle et Fernand Auzary et leur chien Bobby. Je crois que mon amie avait mal aux dents et que nous avons quémandé un aspirine.
Une semaine de fêtes, chansons et bourrées auvergnates. Ils sont devenus une famille. Je ne saurais compter le nombre d'amis qui ont séjourné chez eux, dans leur ferme acrrochée à la colline.
J'ai composé la chanson à mon retour en Bretagne. Beaucoup ont encore en mémoire le refrain de l'horloge arrêtée sur la demie une fois pour toutes. J'ai enregistré cette chanson sur mon premier 45 tours "Miroir" et sur le 33 tours "Nos horizons". Mon grand plaisir fut de les faire venir deux fois ici. Ils n'avaient jamais vu la mer. Marcelle s'est baignée sur la plage de Port-Louis pendant que Fernand vidait un petit canon dans la buvette la plus proche.
Ils vivaient avec trois fois rien sans eau courante. En hiver lorsque le gel prenait ses quartiers, il fallait briser la glace pour retirer l'eau de la source proche. Nous avons passé chez eux des moments de vrai bonheur.
Avec toi le Fernand
Avec toi la Marcelle
L'auvergnat de Brassens
n'est pas intellectuel
Mais dansez avec nous
jusqu'au petit matin
Il fera beau demain
pour couper le regain
L'aventure n'a pas d'prix
Quand on a les mains pleines
Les mains de nos amis
Quand on boit aux fontaines
Et demain l'aventure
Nous prendra sous ses hardes
Il restera Fernand
Beaucoup plus qu'une chanson…
R.E.F.R.A.I.N.
Ici l'horloge est arrêtée
Sur la demie une fois pour toute
Ici le temps s'est égaré
On a dû l'oublier sans doute
EXTRAITS - CD "Miroir" - CD "Nos horizons"
(Photos : Fernand près de la cheminée, Marcelle devant son fourneau)

dimanche 8 octobre 2006

C'ETAIT UN BATEAU

Jean Rio m'a donné ce texte dans les années 80. Il a connu au moins deux musiques différentes. J'aime l'histoire de ce bateau fou et les points de repères géographiques mentionnés, du cap griz nez au Port Louis, de Groix à Lorient. Nul doute que toutes ces tribulations vont mal se terminer pour le héros de la chanson qui ira trainer son désespoir sur un vieux rafiot encore plus pourri. L'art du cabotage nous amène souvent aux bêtises extrêmes. Préférons alors les hautes mers.


De l'île de Ré au cap Griz-Nez
Y'avait de quoi bien rigoler
Avec escale à l'île de Groix
Et sûr qu'on ne s'embêtait pas
Avec une pointe jusqu'à Lorient
Et comme il n'y avait pas d'vent
Ou bien juste brise côtière
On y chantait des nuits entières


R.E.F.R.A.I.N
C'tait un bateau
Avec dans l'dos
Des milliers d'errance
C'tait un trois-mâts
Comme au cinéma
(Refrain à reprendre deux fois)

CD "Un Instant velours"
(Dessin : Maryvonne Le Thuaut)

LENINGRAD ET PETERSBOURG

J'ai écrit cette chanson en août 1976 après un voyage dans l'URSS de l'époque qui nous mena successivement à Moscou, Vilnius (Lituanie) et Leningrad. J'avais déjà une musique faite sur un autre texte par mon ami Marc Lantrin, musique qui convenait à merveille pour "Leningrad". Lors de ce voyage, nous avions été reçus par les jeunesses communistes (Konsommols) et j'ai même gagné un concours de chants avec la "java des bombes atomiques" de Boris Vian. Heureusement que mes auditeurs ne maitrisaient pas la langue de Boris car chanter cette histoire dans un pays nucléarisé à outrance, c'était assez comique et grinçant.
Lorsque Jean Michel Moal m'accompagnait à son accordéon magique, il terminait la chanson par une envolée russe assez extraordinaire, morceau qui suscitait dans le public une belle émotion.
Puis, après la chute de l'empire soviétique, Léningrad reprend son ancien nom, celui de la grande capitale des tsars de toutes les Russies. Je dois accompagner les changements de l'histoire en actualisant la chanson. J'ajoute donc un couplet supplémentaire et j'imagine une chute à la chanson en terminant sur Saint Pétersbourg.
Lam
La Neva a raison
Mim
De gonfler tes nuits blanches
Dom SolM
D'une étrange beauté
FaM DoM
Qui te prend à revers
FaM DoM
Elle se donne d'amour
SolM DoM
Au golfe de Finlande
FaM DoM
Et laisse ses vertus
SolM Lam
Sous tes ponts amoureux

R.E.F.R.A.I.N

Mim/Lam/Sol6
Leningrad
Lam/Rém/Lam
Leningrad
DoM/mim/Lam
Leningrad
CD "Un instant velours"
(Dessin : Leningrad tiré du recueil "Des chansons comme ci" et signé Maryvonne Le Thuaut)

RECOUVRANCE

Texte de Jean Rio et musique collective de Jean Michel Moal, Jacques Portal et moi même. S'il est des chansons pour finir un spectacle, en voilà une pour le commencer. Le refrain est conçu comme une invitation, comme un passeport pour l'aventure, comme un laisser passer. "Laissez moi déchirer mes rêves, devant vous, compagnons d'un soir", et plus loin "que la fête ne s'achève". Tout est dit en ces quelques mots.
Un artiste se présente devant les autres avec sa pudeur. Inévitablement, il va se dévoiler à son public, trahir par un geste une vague panique, savourer une phrase à un instant critique.

Se présenter à son public comme une excuse. Là est le danger sans doute. Evitons cet écueil coupable. L'artiste, sûr de son talent et de sa qualité, veut tout simplement réunir des gens autour de chansons.
Il faut donc bien choisir la place de chaque titre et bien sûr le choix de la première est primordiale.
C'est une chanson qui doit emporter. C'est pour cela que j'ai constaté qu'à force de chanter "Recouvrance", la mienne, pas celle de Jean François Quémeneur, j'ai modifié la mélodie du refrain pour lui donner plus de coffre, plus d'envolée.
Guettez, chers lecteurs, la première chanson. Elle est souvent emblématique de la chanteuse ou du chanteur.
(Photo : Toile de Maryvonne Le Thuaut)

EN EM GOLL A GARFEN

Chanson en breton. Pour chanter en langue bretonne, il faut maitriser la langue. Je ne parle pas mais je le comprends bien puique ma femme et mes deux filles l'utilisent quotidiennement à la maison. S'il faut me justifier auprès des puristes, je travaille la prononciation et l'accentuation avec Mona. Nous avons donc commis trois textes ensemble dont "En em goll a garfen" qui a eu le premier prix de création en breton au Kan Ar Bobl à Lorient. Nous composons en duo. Je trouve très important de créer des chansons de variétés ou d'auteur dans notre langue, car cela contribue au renouveau breton.
Depuis peu, de nombreux jeunes auteurs compositeurs s'expriment en breton et je trouve cela extrêmement encourageant.
Certains peuvent me reprocher un accent pas conforme au bon standard. C'est sûrement exact mais j'assume. N'avez vous pas relevé le charme fou de Nina Simone interprétant "ne me quitte pas" de Jacques Brel avec un charme fou ?
J'essaie d'inclure une chanson en breton sur chaque CD.


En em veuzin a ran
E donder an dour
En em deurel a ran
'vel un houlenn nevez
En ur c'hortoz an deiz
E kanan eviti
Me a gan digalon
Me a gan eviti
En ur c'hortoz an deiz (bis)
N'he gortozan ket mui
Nag er goanv nag en hanv
Hag he skeud hag he c'horf
'ro buhez d'am c'halon
Meur a wech he gwelan
O tremen em sojoù
Oc'h heulian va hunvre
O tiskouezh din an hent
Meur a wech he gwelan (bis)

CD "Farandole"
(Photo : Thierry et Mona lors d'une réunion de "Chant libre Kan digor")