THIERRY GAHINET - LA VIE EN CHANSONS

dimanche 31 décembre 2006

ESTACA


Je chante L'estaca depuis vingt cinq ans. C'est la chanson qui clôture sytématiquement le spectacle. J'ai connu Luis LLach par Mona et c'est elle qui a traduit le texte en breton. C'est une histoire très simple et poétique, avec une force considérable : celle du grand père Sizet qui dit à son petit fils : "Ne vois tu pas ce pieux (l'estaque) qui nous entrave .... Si tu tires fort par ici, si je tire fort par là, on l'arrachera". Magnifique chanson à la liberté traduite dans de nombreuses langues. Cette chanson qui a passé la censure franquiste est devenue l'hymne de la Catalogne. La mélodie emporte irrésistiblement l'adhésion du public. La version en langue française a été interprété par Marc Ogeret.

Tad kozh Sizet din a lare
Beure mat ouzh ar gloued
Ha ni o c'hortoz an avel
Ha gwelout ar c'harr tremen
Sizet ne welit ket ar peul
E-lech 'm'omp staget hon daou
Biken c'hellimp 'n em zistagan
Biken ne c'hellimp kerzhout

D.I.S.K.A.N
Ma sachomp start ez ay d'an traon
Ha ne bado ket mui pell c'hoazh
Ha sur e kouezho kouezho kouezho
Rak gwall vreinet eo dija
C'hwi ma sachit start dre-aman
Me ma sachan start dre du-se
Ha sur e kouezho kouezho kouezho
Neuze c'hellimp 'em zieubin

CD "Un Instant velours
(Photo : De Mona Ar Beg, adaptatrice de l'Estaca en breton)

AUTOUR D'UN BONHOMME DE NEIGE

L'innocence des jeux d'enfants et le grand voyage amoureux ont poussé cette chanson. C'est avant tout une invitation à vivre le grand amour avec la fraicheur et le rire d'une petite fille. C'est le pari d'oublier les tracas du jour le jour pour enfin renaître chaque matin. C'est une chanson folle, une farandole de petits bonheurs tranquilles, une leçon pour ne pas s'échouer sur les rivages de l'ennui.
T’as des couleurs pour mon visage
J’ai des chansons pour tes orages
Nous partons vers le pays bleu
Nous ne serons plus jamais sages
Nous jouerons même avec le feu
Nous ferons d’immenses voyages
A rebours des choses du temps
Comme des enfants
Qui ont grandi sans le savoir
Et nous ferons de nos nuits blanches
Des nuits d’amour fleuve d’argent

R. E. F. R. A. I. N.

Farandole
Boule de gomme
Viens chanter
Autour d’un bonhomme de neige
Viens danser
Mets d’la folie dans ma vie
Mon amour mon feu follet
CD"Farandole"
(Photo : Un moment de composition)

CHANSON PETRO ECONOMIQUE

J'ai pu mêler ma passion pour l'économie dans ce texte qui est toujours d'actualité. Tant qu'il y aura du pétrole, je pourai enchaîner ces couplets, emprunts de références macro-économiques. J'ai voulu simplement assimilé la grosse machine mondiale à une dévoreuse d'énergie, prête à toutes les concessions. Je ne peux imaginer traiter ces réalités sans le biais de l'humour.
Comment démonter les mécanismes de la finance avec des clins d'oeil alternatifs ? Comment se moquer de l'inflation, de la concurrence mondiale sans tomber dans les vieux clichés désutets ?
Cette chanson a été souvent programmée sur les ondes de Radio Armorique avec la complicité de Christian Rolland. Ce n'est pas une chanson engagée mais un simple collage de photographies.

Elle ne buvait que du pétrole
Du brut du sec et du gaz oil
Des lubrifiants de toutes les sauces
Pour ne pas devenir morose
Elle était grasse et désirable
Son taux d'croissance était très stable
Bien sûr des p'tites anomalies
Un peu d'chômage dans le circuit

Elle invitait une fois par s'maine
Toutes ses amies européennes
Pour une orgie bien singulière
Une sorte de beuv'rie pétrolière
J'investis dans l'hydrocarbure
Tu financeras ma confiture
Et pour couronner cette biture
J'te f''rai des gosses en couverture
45 Tours "Miroir"
(Photo : En spectacle à Riantec dans les années 85)

vendredi 29 décembre 2006

RACONTE MOI DES ILES

C'est une chanson d'amour, autobiographique. A vous de deviner à quelle ondine est destinée cette mélopée ?
Elle est un peu poétique, comme dirait cette ondine !
On ne comprend peut être pas tout du premier coup. C'est une chanson à caractère poétique avec des images, des envolées, un peu de lyrisme. Mais à vous, cher public, auditrices et auditeurs, de lire entre les lignes, et d'imaginer bien plus loin que les mots.

Raconte moi la mer
Si longtemps retirée
Aux vagues du matin
Le vent s'en est allé
Et toi les yeux fermés
Sur le chant de la mer
Je te sais poésie
Depuis des millénaires
Je ne sais plus te dire
L'étendue du repos
A l'aube de la nuit
Avec des mots nouveaux
Avant que je revienne
En toi pour le silence

Raconte moi les îles
Au long sommeil d'été
Par la mer difficile
Tu m'étais racontée
Dans les années lumière
De nos corps réunis
Un peu comme des enfants
Qui n'ont jamais appris
Donne moi tes nuits blanches
A l'instant de partir
Au pays des rivages
Au pays des désirs
Celui qui chante en toi
Bien plus loin que les îles

(Dessin de Maryvonne Le Thuaut : Féérie nautique)

LES OUBLIES DE L'HISTOIRE

Un hommage à tous les pacifistes, et notament à Louis Lecoin qui réussit à obtenir de De Gaulle le droit à l'objection de conscience. Je fais référence aussi aux Bretons du camp de Conlie. Le Camp de Conlie est un des onze camps établis par le gouvernement républicain de Gambetta lors de la guerre de 1870
Après la
défaite de Sedan, Gambetta décide de former de nouvelles armées et de poursuivre la guerre à outrance. Le camp de Conlie est établi dans la région du Mans par le général de Kératry qui y rassemble plusieurs dizaines de milliers de soldats bretons, volontaires et mobilisés. Ceux-ci sont abandonnés dans des conditions sanitaires épouvantables : pénurie de tentes, de couvertures, de chaussures, tentes inondées, boue jusqu'à mi-jambe, etc.

L’Algérie bien enfouie
Dans les remous des sables
Les bretons de Conlie
Hirsutes méconnaissables
Qui criaient « mon lieutenant
D’ar ger d’ar ger » Chez nous *
Et l’autre comprenait
Ils veulent mourir debout
Sil est quelques raisons
Pour mourir à la guerre
Il en est davantage
Pour refuser d’la faire
Mourir pour la patrie
S’immoler et se taire
Pour quelques gros bonnets
Qui eux restent derrière
CD "Farandole"

L'ILE AUX SOURIS

Craquèlement de la vase, vasière parsemée des trous des bombes, presque un jardin niché dans la rade de Lorient. C'était là loin des plages de sable fin, notre terrain de jeux, notre champ de découvertes, notre coin de baignade. La marée apportait sans cesse de nouveaux émerveillements. De la chasse aux mulets à la navigation sur notre radeau de bidons et de planches, de la taille des flèches de roseaux à la fabrication de nos arcs de noisetiers, ce paradis nous possédait. Et il y avait ce monticule de terre que nous appelions l'ile aux souris, point culminant de nos rêves.
Pour la petite histoire locale, une autre "ile aus souris" veille la citadelle de Port-Louis, à l'entrée de la petite mer de Gâvres.

Lorsque la mer se retirait
Notre plaine c'était la vasière
Un terrain vague pour nos jeux
En face Lorient le port de guerre
Et des bateaux gris comme le ciel
Et l'arsenal et les sirènes
C'était là le jardin secret
Avec tous ces grands trous de bombe
Comme des lacs dans la forêt
Et plus loin au nord de l'enfance
Une ile qui devenait notre ile
Lorsque la mer se faisait tendre


R.E.F.R.A.I.N
C'était notre île L'île aux souris
Notre départ pour les Indes
Notre radeau de papyrus
Notre voyage défendu

CD "Un instant velours"

jeudi 28 décembre 2006

SUR LE FIL

C'est l'histoire d'un funambule, qui pourait être vous ou moi, avec déjà quelques années de métier au compteur sur sa corde d'acier. Ce funambule, acrobate de la vie, si fragile sur son fil, va peut être trouver les secrets de l'équilibre , dans la boule de la voyante.
C'est un clin d'oeil sur nos incertitudes, sur nos doutes et notre envie irrésistible du bonheur.
Je l'ai donc écrite en collaboration avec Jackie Roumagnac, qui a tiré les bonnes cartes d'une mélodie.
Le grand écart sur la grande ourse
Beau numéro d’acrobatie
Lorsque tu vas en fin de course
Solder les comptes d’une vie
Sur ton fil mon vieux funambule
Il n’est besoin de faire le beau
Sur ton fil la vie te bouscule
A gauche à droite entre deux eaux

R.E.F.R.A.I.N
Dans la boule de la voyante
Il y a pour toi un rendez vous
Une cart’
A laisser ou à prendre
Un fil d’acier
Un amour flou
CD "Brise larmes"
(Photo : Jackie Roumagnac sur scène, compositrice de la chanson)

samedi 23 décembre 2006

VOYAGE A EN PERDRE LE NORD

S'il est une chanson qui m'a longtemps porté, c'est bien celle là, ma chanson-phare pendant si longtemps. Je l'ai composé avec Pierre -Jean Barthier, matelot comme moi à la B.A.N de Lann-Bihoué, un dimanche après-midi où nous étions réquisitionnés. Elle a tout de suite plu à toutes et à tous.
L'enregistrement en titre numéro un sur le 33 tours "Nos horizons" lui a donné ses lettres de noblesse et lui a permis de passer souvent en radio. L'accordéon de Jean Michel Moal donne à la chanson une couleur de départ.
Je me suis aperçu, avec le temps, qu'elle n'est pas si facile que cela à faire chanter par le public. C'est une chanson pas évidente sur le plan mélodique.
Elle restera incontestablement ma chanson-phare.

Comme qui dirait
Qu'jai du vent dans les voiles
Ce soir je pars
Comme Vasco de Gama
Christophe Colomb

Avait raison sans doute
Mais l'Amérique
N'est plus ce qu'elle était

R.E.F.R.A.I.N

Voyage à en perdre le Nord
Et toi veux-tu monter à bord
Voyage à en perdre le Nord
De tribord à babord

CD "Nos Horizons"
(Photo : Votre serviteur en voyage au Guatémala)

LE DERNIER BISTROT

André Daviaud a écrit ce texte pour en faire une chanson. Ce n'est donc pas un poème. C'est l'histoire d'un homme qui tombe dans le miroir troublé de l'alcool. Cà commence un soir ... On n'sait pas comment ... Un jour de cafard ...
Même si la musique revêt un caractère entrainant, il reste au fond une couleur mélancolique.
On en a connu des compagnons ainsi embarqués par les courants contraires. On a goûté à l'ambiance des bistrots, escales éphémères des solitudes.
Certains ne trouvent pas toujours la porte du bonheur. Ils s'engagent alors dans des labyrinthes et se perdent dans les mirages de l'impossible rêve.

Cà commence un soir
On sait pas pourquoi
Un air de cafardl
Te jette au trottoir
Le bistrot du port
Bonsoir Messieurs dames
Te couche au comptoir
Sous ses seins de femme

R.E.F.R.A.I.N

Crachez dans le vent
La mer vous regarde
Crachez en chantant
Des chansons paillardes
Elle en a tant vu
Des drôles d’équipage
Des qu’avaient trop bu
Jusqu’au sabordage

Des femmes t’en voudrais
A frôler ta peau
L’amour pour de vrai
C’est un vrai cadeau
Mais tu pues l’mégot
Et t’es pas rasé
C’est pas au tripot
Qu’est la vie rêvée


(Photo : oeuvre d'Elodie Cariou, sur terre cuite)

CONQUISTADOR

Chanson écrite pendant un voyage au Guatémala et sur une émotion ressentie devant la civilisation des mayas. Une culture anéantie par les certitudes violentes des inquisiteurs et de leur troupe.
Plus loin que le contexte des mayas, c'est un cri contre l'intolérance, l'hégémonie de la vieille Europe sur les sauvages du nouveau monde.
Je reprends dans la chanson le nom d'un des dieux mayas : TCHAK le dieu de la pluie.

Une noix de cajou
Sur la piste sacrée
Des indiennes Quitché
Dans un panier de fruits
Une noix de cajou
Contre l’inquisiteur
Qui imposait son Dieu
L’unique le meilleur
Une noix de cajou
Pour le Dieu de la pluie
Le Dieu Tchak revenu
Visiter le pays

REFRAIN

Conquistador
Conquistador
Au nom d’un Dieu
D’un roi d’une reine
Conquistador
Conquistador
Pour beaucoup d’or
Combien de haine


(photo : Le Dieu Tchak, photo prise sur un mur de la ville de Flores)

ELLE POSAIT NUE

CHANSON D'HUMOUR
S'il est des chansons difficiles à faire pour votre serviteur, c'est la chanson d'humour.
J'ai bien sû interpréter les maîtres en la matiére que sont Bobby Lapointe, Ricet Barrier ou Jean Yanne.
Il faut après la composition trouver le juste ton, l'adéquation du chanteur avec la chanson, pour l'interpréter.
Si je comptabilise mes réussites en ce domaine, j'affiche deux ou trois chansons au compteur.
"Elle posait nue", m'est venue d'abord par le refrain. J'ai été séduit par le jeu de mot " j'm'accommodais de la commode .......".
Il ne restait plus qu'à bâtir une histoire sympathique, pas scabreuse pour un poil de pinceau, entre un peintre et son modèle. Pas n'importe quel peintre, un peintre sans le sous. Pas n'importe quel modèle, une bourgeoise du seizième, amoureuse de son peintre.
En spectacle, les gens reprennent facilement le refrain. ce qui est pour moi le gage du succès de la chanson.
Elle posait nue sur la commode
Pour me donner l'inspiration
J'm'accomodais de la commode
Pour griffonner mes papillons

Vos œuvres disait-elle
Ont un rien de sensuel
Vous tenez votre style
Venez sur le sofa
Brosser Mona Lisa
Léonard l'invincible
L'illustre Raphael
Essayait ses modèles
Pour mieux se laisser prendre
Viens tenir en état
Ton p'tit modèle à toi
En art tout est possible

CD "Un instant velours"

(Toile : De Michel Léal Martinez, peintre et chanteur d'Hennebont)

vendredi 22 décembre 2006

AU PAYS DE L'INDIFFERENCE



Premier prix au Kan ar Bobl 85, c'est la seule "bilingue" que je chante, genre maintes fois décliné par mon ami Mikael K. J'ai voulu jouer sur les mots différences et indifférence, souvent malheureusement associés. Rien n'a changé au beau pays de France et je pourrais la chanter sans déplacer une seule virgule, messieurs les jacobins.


Au pays de l'indifférence
Les routes ne se perdent plus
Et nos chansons se font silence
Nous voulons le droit d'exister
Nous voulons le droit de chanter
Au pays de nos différences

D.I.S.K.A.N
A nous deux
A nous trois
A nous cent
Nous ferons un pays
Toutes portes ouvertes
Ni a gano un bed
Digabestr ha dieub

Ils ont tant voulu nous soumettre
Au nom de toutes les idées
En ces Etats d'intolérance
Nous voulons garder notre histoire
Nous voulons parler notre langue
Nous voulons briser l'ignorance

E pelec'h emaoc'h c'hwi migoned
Petra o deus graet d'ho komzoù
Kanit c'hoazh barzhed
ho kwerzhioù
E don va c'halon hon istor
Hag hor yezh hag hor ganaouenn
E don va c'halon an hollved

CD "Farandole"
(Illustration de la chanson parue dans le journal "Evit ar Brezhoneg")

mercredi 20 décembre 2006

MA DERNIERE GUERRE

Dans tes cheveux, le vent devise ... quatre couplets pour cette chanson qui a donné le titre du 33 tours et puis s'en vont. Cela se termine par "nos horizons s'il faut les peindre, nous volerons le verbe aimer".
J'aime redécouvrir cette chanson après une longue pause dans son interprétation. Si je la retrouve avec autant de plaisir, c'est qu'elle vieillit bien ou mieux ne vieillit pas, ou mieux encore rajeunit au fil des années.
Sans vous donner les circonstances de la composition, je vous laisse réinventer vos passions dans l'écoute de la chanson.

Dans tes cheveux le vent devise
Avec les reflets de juillet
Je les regarde et s'ils me grisent
Sais-tu déjà ce que j'étais
Dans tes cheveux le vent se roule
En grosse vague tu les défais
Je les regarde qui se déroulent
Et chaque jour tu me renais

Dans tes yeux pers je vois l'écume
La mer semble s'y reposer
Et si parfois le ciel s'embrume
Tes yeux viennent tout effacer
Et quand mon cœur bat la détresse
Que je ne peux plus rien oser
Dans tes yeux pers court la tendresse
Où je saurai m'y prélasser

CD "Nos horizons"
(Photo : en spectacle à Riantec)

GRAND PERE

GRAND-PERE
je vous le confie entre deux bourrasques de vents marins : c'est ma chanson préfèrée. J'ai brossé le portrait de mon grand -père que je n'ai pas connu. Je l'ai donc complètement imaginé dans un bistrot du port de Locmiquélic. J'ai réussi, je crois, à concentrer une ambiance dans un minimum de mots simples. La musique de Jacques Portal sert à merveille l'univers du port.
Je l'ai composé en juillet 1976 et trente ans plus tard, je la chante comme au premier jour. Elle n'a pas pris la moindre ride.

Lam9
Il descendait la rue
Mim
Du bistrot sur le port
RéM Lam
Avec son air de rien
SolM FaM
Et ses îles au trésor
Lam9
Les vieilles de chez moi
Mim
Connaissaient la chanson
RéM Lam
Demandez à grand-mère
SolM FaM
Elle est au diapason

Il avait des histoires
Et à n'en plus finir
Il restait là des heures
Il restait sans rien dire
Il partait bien plus loin
Que ses yeux n'le disaient
Va-t'en savoir pourquoi
Grand-père revenait

EXTRAITS
CD "Nos Horizons" (Photo : Thierry Gahinet en cabaret à Hennebont en février 2004)

vendredi 15 décembre 2006

DEPART DU HAVRE

Il m'arrive de commettre des chansons de mer ou de marins. Celle-ci est le mélange d'un texte de l'écrivain navigateur "Georges Tanneau", bigouden pur jus, et de la mélodie de votre serviteur. Georges a longtemps navigué à la compagnie Delmas avec de fréquents départs du port du Hâvre. C'est le titre et le contenu de cette chanson bien rythmée.
Au départ, elle était beaucoup plus longue. Je l'ai élagué pour la rendre accessible à toutes et tous. Georges fait des textes très techniques et réalise souvent des renvois afin d'expliquer tel ou tel terme maritime.
C'est une véritable leçon de choses.
Il a écrit ces mémoires en plusieurs ouvrages aux éditions Coop Breizh. Et croyez moi, chers lecteurs, c'est très bien écrit avec beaucoup de sensibilité.

Ai-je le temps de tout dire
Ecoutez les carabots
Je crois bien que mon navire
A soufflé dans son tuyau

Ai-je le temps de tout dire
Ecoutez les carabots
Vous pourrez toujours médire
Sur le sort des matelots

R.E.F.R.A.I.N
Eh, Oh matelot
A brider les mâts de charge
Un coup de marteau
Dessus les coins de panneau

Nous avons vidé nos sacs
De café de cacao
Il nous faut vider le "Hac"
Le Pont Quatre es ses bistrots

Fallait bien qu'on appareille
On a trop pris de retard
Avant que je ne réveille
Les sirènes du désespoir

CD « De rive en rêve »
(Dessin : couverture du livre de Georges Tanneau "Des mers du Nord aux mers du Sud)

LA GRANDE PECHE

C'est une chanson vivifiante qui raconte l'histoire des islandais, ou si vous préférez des pêcheurs de morue de Terre Neuve.
Le texte d'André Daviaud retrace bien la vie de ces gens au retour au pays, de toute la communauté qui vivait de cette "grande pêche", à savoir les femmes, enfants, armateurs, curé. Le refrain est une profession de foi : "On nous appelle dans les chansons les islandais, les terreneuvats". Ma musique va plutôt sur le ton de la complainte, sans nostalgie mais avec un fond de brume dans la voix. J'ai doublé par une seconde guitare solo pour donner du lien à l'ensemble.

C’est quand vient la belle saison
Qu’on s’en va pêcher la morue
Et la veille on aura bien bu
Ca aide à quitter la maison

R.E.F.R.A.I.N.

Les goélettes et les trois-mâts
Embarquent gars et moussaillons
On nous appelle dans les chansons
Les Irlandais les Terre-Neuvas.

Le curé nous fait la leçon
Priez bien la Vierge Marie
Les femmes pensent à leur mari
Et les filles à leurs cotillons

Faut haler dru à la grand’voile
Et hisser au mât de misaine
Forts en gueule et durs à la peine
Voilà nos vies sous les étoiles
CD "Brise larmes"
(Dessin : Alain Cadet)

DOUAR MOR

DOUAR MOR est un groupe inclassable de la région vannetaise. Comme moi, ils ont de belles couleurs océanes.
J'ai cosigné avec Armel Mandart, accordéonniste, "Dans les bistrots du port", titre qui figure sur le CD "Digabestr", sorti en juin 2005. C'est une chanson sur l'amitié que j'ai spécialement composé pour eux. Je connaissais depuis longtemps le vieux camarade Gilles Morvan, auteur compositeur interprète et chanteur du groupe.
Nous avons navigué aux beautés
D'un visage
Lorsqu'une belle étrangère est passée
Sur le pont
Et nous avons de peu évité
le naufrage
Lorsqu'elle nous a quittés sans la moindre chanson Qui nous dira encore le doux parfum des femmes
Si ce n'est une escale à l'autre bout
du quai
Qui nous dira encore tous ces corps
Qui s'enflamment
Pour un autre soleil pour une autre jetée

R.E.F.R.A.I.N

Dans les bistrots du port
Tu largues les amarres
Vers des îles oubliées
Au large de ta vie
Ces chants de haute mer
Ces chants de brise larme
Sauront nous faire partir
Pour mieux nous retrouver


(Photo : Affiche du groupe Douar Mor)

LE CIRQUE

SOUS LA PISTE D'UN CIRQUE
Elle date des années 70. Je n'ai gardé que le refrain. J'ai réécrit entièrement les couplets et repris entièrement la musique. Le sujet du cirque a été traité bien souvent. Rappelons nous du clown de Gianni Esposito. Il me fallait donc trouver un angle d'attaque original pour bien monter et démonter mon chapiteau. J'ai donc trouvé celui du cirque sur la route, en jouant sur l'éphémère de la représentation, des départs et des arrivées qui se succèdent. Ce qui me fait plaisir, c'est qu'elle plait aux enfants de tous âges. C'est ma plus belle récompense.
Le cirque a repris sa roulotte
Bien le bonsoir les comédiens
A vos bons rires messieurs mesdames
On ne sera plus là demain
Demain sera une autre ville
Une autre place Une autre vie
Et nous irons chercher fortune
Dans un autre tour de magie

R.E.F.R.A.I.N
Mais où sont tous les funambules
Les acrobates les magiciens
Mais où sont tous les funambules
Les clowns et le dresseur de chiens
CD « De rive en rêve »
(Toile: Le clown de MARYVONNE Le THUAUT)

KEMPER

UNE VILLE DE COLLINES
J'ai écrit le texte dans des avions sur deux années consécutives en adoptant une rigueur mathématique dans la construction des quatre couplets. la musique est bien renforcée par la guitare électrique de Thierry Louboutin. KEMPER, ville de collines et de rivières, de monts et de creux, de Kerfeunteun au mont Frugy, de Locmaria au Pichéry. J'ai voulu un clin d'oeil aux quimpérois incontournables, de Gradlon à Madec, sans oublier Max Jacob au cafée de l'épée. J'ai oublié Laennec et je lui présente mes excuses. Je devais bien cette chanson à ma ville d'adoption.
Elle se la joue un peu trop sage
Sous sa rangée de tulipiers
Elle sait cacher de vieux naufrages
Sous les vernis de son passé
C’est une ville qui s’arraisonne
A chaque place Chaque quartier
C’est une ville qui s’abandonne
A chaque rue chaque pavé

Tu traînes alors avec le Steir
Au milieu d’un rêve éveillé
Kemper mélange de rivières
Rendez-vous avec la marée
CD "De rive en rêve"
(Toile : Kemper de Maryvonne Le Thuaut)

mardi 12 décembre 2006

CHANSON POUR DANIELLE

CHANSON POUR DANIELLE
Cette chanson a été douloureuse, dans le sens que je voulais le minimum de mots pour rendre hommage à Danielle Messia. j'ai donc repris le texte plusieurs fois avant d'aboutir à ces trois couplets. J'ai repris la musique avec Jean Michel Deudon avant de l'enregistrer pour la rendre plus mélodique. Elle m'a permis de voir que Danielle n'a pas été oubliée par son public si fidèle, si épris de l'artiste.
Quand tu m'auras appris
A lire Dans les étoiles
Le livre de la nuit
les fantômes du jour
Quand mon corps lentement
S'échouera sur la dune
Au large de tes îles
De tes îles d'amour
J'm'en irai j'm'en irai
Pour vivre d'autres vies
Dans mes rêves entrevues
J'veux chanter j'veux chanter
J'veux chanter pour toi
Padam Padam Padam
Pada Pada dam
Pada pada dam (bis)

CD "Un Instant velours"
(Montage de Maryvonne Le Thuaut à partir du brouillon de la chanson)

samedi 9 décembre 2006

LES DEMOISELLES D'HIRONDELLE


Création à deux mains puisqu'il s'agit d'un poème d'André Daviaud, adapté pour en faire une chanson . J'aime le flou artistique de cette chanson et le côté inaccessible de ces belles ondines qui passent dans notre regard, qui nous blessent souvent par leur nonchalance.


Elles ont choisi la tristesse
De l'homme aux quatre mots d'amour
Elles ont choisi la tendresse
Qui se visite en un seul jour
Je passe dans leurs jeux secrets
Je perds toujours et je m'en vais
Egaré dans ce jeu de quilles
Je ne suis plus de leur famille

R.E.F.R.A.I.N
Les demoiselles d'hirondelle
Qui se parfument de dentelles
Ne croient jamais à l'amour fort
Elles rêvent encore (bis)



CD "Sur les bords de toi"

(Maryvonne Le Thuaut : l'homme assis)

ENFANCE

Deux textes couts d'André Daviaud liés par un point virgule musical : le premier sur des impressions d'enfance, le second sur le grand choc de l'adolescence. Il s'est trouvé que les deux textes obéissaient à la même logique d'écriture.
J'ai réalisé l'arrangement par la venue discrète d'un léger vibraphone pour souligner le terrible besoin de tendresse de l'adolescence.

C’était le secret des dimanches
A glaner la vie que veux-tu
Sous des arbres un peu dévêtus
Qui nous servaient de patte blanche
C’est en traînant un peu des hanches
A cloche-pied sur leur vertu
Que des filles sont apparues
Dans nos rêves d’adolescence
C’est l’œil collé entre deux planches
En cognant à cœur que veux-tu
Que l’amour nous a convaincus
Qu’il y a des gestes inconnus
Au fond des granges
CD "Sur les bords de toi"
(Photo arrangée par Maryvonne Le Thuaut)

DANSE















Voici un texte bien enlevé sur une musique à danser. André Daviaud a commis cet hommage à la danse bretonne. Louise Ebrel, fille d'Eugénie Goadec, et merveilleuse chanteuse de Kan à Diskan et de gwerziou m'a semblé illustrer merveilleusement cette complainte.

On se tient par le bout des doigts
On fait cercle au cercle des cœurs
Le rythme porte tout son poids
Sous le poids frappant des danseurs

Parfois par deux on se promène
En rond sur la piste à danser
On se retourne et on se mène
Par la main sans se séparer

Les pieds piétinent l’air à battre
Comme autrefois pour la moisson
On préparait autour de l’âtre
A la Saint-Jean la fenaison

(Photo de Mona Ar Beg : Louise Ebrel et votre serviteur
+ Toile de Maryvonne Le Thuaut)

RETROUVAILLES

Encore un poème devenu chanson. André, le vendéen, a écrit ce texte à son arrivée sur la terre de Bretagne. Il retrouve alors dans son nouveau port les mêmes sensations qu'il a connues dans son enfance vendéenne. Plus que la mer, il célèbre la terre et les arbres, tout ce peuple d'arbres et d'ombres. C'est un texte un peu difficile d'accès mais très beau. Je l'ai mis en musique sur l'élan du CD "Sur les bords de toi".
Le "la la la" du refrain m'a permis de donner une plus grande légèreté à l'ensemble.

Ici j'écris toujours
Avec l'encre violette
Avec le porte-plume
Et l'eau de mes étangs
Le plein et le délié
Sont l'anguille et l'ablette
Que l'on voyait grouiller
Dans des plumiers géants

Le parfum est le fil
Conducteur de mes rêves
L'âcreté des moissons
La lourdeur des labours
Et puis ces champignons
A l'existence brève
Qui laisse aux doigts le galbe
Et l'encens de l'amour

CD "Sur les bords de toi"
(Dessin de Maryvonne Le Thuaut)

BEAUX EQUIPAGES

Voici un de ces poèmes mis en musique avec de la vigueur musicale. "Fendez le ciel, beaux équipages", poème signé André Daviaud que j'ai repris en chanson pour le CD d'André "Sur les bords de toi". Le texte est si coloré avec ses références exotiques et ses accents d'aventure qu'il m'a été facile de coller cette mélodie enlevée. Il y a déjà la musique des mots comme ce "Missisipi conspirateur de blues", aussi imagé que balancé.
Pour ne rien vous cacher, c'est sans doute la chanson où la mélodie s'est imposée le plus facilement, sans le moindre doute quant à son originalité. Il est vrai que souvent, je me demande si la musique est intéressante, si elle n'est pas banale et conventionnelle.
J’ai vu dans vos lueurs
De sanglants abordages
Où des Maures fuyaient
Sur des felouques pales
Emportant les trésors
De palais délicats
Où l’Orient se couche
En rêvant de pillages

R. E. F. R. A. I. N.

Fendez le ciel beaux équipages
Trouez la nuit de vos contours
Quand la pluie fait vibrer l’espace
En un tumulte de tambours

CD "Sur les bords de toi"
(Dessin : Maryvonne Le Thuaut)

UNE ILE

Voici une chanson sur un texte magnifique d'André Daviaud . Je me permets de juger le texte puisque je ne l'ai pas écrit. C'est un hommage à toules les iles, et en particulier à nos petites iles bretonnes. Pour la petite histoire, André a travaillé une année à l'ile d'Yeu et s'est longuement imprégné de la vie des iliennes et des iliens.
Des femmes noires de Ouessant à la douceur des iles du sud bretagne, on retrouve toutes les blessures et tous les paradis de ces terres.


La bouche et la main s'y répondent
Pour le baiser de l'infini
Où les eaux des rêves s'y fondent
En des vagues de nostalgie
Le couteau des vents la dévore
Pour fouiller à vif ses cheveux
Comme un noyé étreint encore
Le souvenir des jours heureux

Les maisons basses sous la lune
Confient leur vie en chuchotant
Ici les chats ont fait fortune
En mangeant des poissons d'argent
On rit surtout de sa misère
On vieillira jusqu'au printemps
Ou le genêt fleurit la pierre
Sur côte sauvage du temps

CD "Sur les bords de toi"
( Dessin : Les trois amis de Maryvonne Le Thuaut)

BATEAUX DE LA VIE

Sur un texte d'André Daviaud, au départ poème, devenu chanson. J'ai toujours senti dans ces mots une musique avec le roulis de l'accordéon qui fait valser les navires. Le refrain vient poser sa mélopée sur l'incertitude des flots pour nous rappeler notre dure condition de marins. Lorsqu'on choisit un poème pour une éventuelle musique, on a déjà le ressenti du bon choix à la simple lecture.

La mer est un accordéon
Qui joue des notes avec son dos
Prendre un bateau est la façon
La plus facile de danser
Moi je connais une musique
A valser les cœurs endurcis
Entre la terre et l'Atlantique
C'est le long baiser de l'envie

R. E. F. R. A. I. N.

Bateaux de la vie
Bateaux de la mort
Valse du plaisir
Refrain des remords
Couple de l'amour
Et fête des corps
Marins de la terre
Paysans de la mer
On est tous marins
Départs incertains
Aux mouchoirs d'enfants
Sur le quai des ans
CD "Brise larmes"
(Dessin de Maryvonne Le Thuaut)

jeudi 7 décembre 2006

PETITE SOEUR

J'ai imaginé cette chanson dans un contexte purement personnel. J'ai ainsi transposé l'arrivée de la petite soeur dans la vie de la grande soeur, avec tous les bouleversements que cela va engendrer. Je l'ai traité sous l'angle positif, en considérant que c'est un merveilleux cadeau réciproque pour la vie. J'ai emprunté à André Daviaud la fin de la chanson avec l'idée de la marelle et du pied qui pousse le petit palet de l'amour. Jackie Roumagnac a traité la mélodie sur le ton de la berceuse.
J'ai voulu faire ce modeste cadeau à mes deux filles.
Et la voici bien mon étoile
Sur cette piste en pointillés
J’ai bien gagné à qui perd gagne
J’ai tiré le bon numéro
Février le mois des tempêtes
M’a donné le plus beau cadeau
Mardi gras grimé pour la fête
Une petite sœur ou un frérot
R.E.F.R.A.I.N
Et ce fut toi la magicienne
Qui m’a bercé dans ton berceau
Toi petit mousse moi capitaine
Moi le scorpion toi le verseau

CD "Brise larmes" - Dessin de Brenda Gahinet

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